Vice-président du FC Lac Remoray Vaux, Pascal Robbe a enfilé un déguisement pour devenir Odoobix… la mascotte du club et star locale et reconnue ! (Photo Florian Saelens)
Depuis 2018, Odoobix est la mascotte du FC Lac Remoray Vaux, club de D2 dans le Haut-Doubs (25) en Bourgogne Franche-Comté. Mais qui se cache derrière Odoobix, la mascotte devenue une star locale ? Pascal Robbe, le vice-président tout simplement. « En 2017, pour Noël, ma femme m’a acheté un déguisement. Elle a choisi les couleurs du club, le jaune et bleu. Odoobix est un hérisson.» Mais pourquoi ce nom ? Pour faire référence au lieu, le Haut-Doubs et à Obélix. Un choix dicté par les gamins du club qui avaient proposé cet intitulé.
Il faut dire que l’infirmier libéral de 53 ans se bouge pour son club. Pascal Robbe a évolué à LaBergement-Sainte-Marie, le club de sa commune, étant jeune. Depuis 22 ans, six-sept villages s’y sont associés pour créer le club du FC Lac Remoray Vaux, composé de 250 licenciés dont trois équipes séniors et une équipe féminine. « Le club recherche d’ailleurs un entraîneur pour l’équipe première, il a démissionné» glisse-t-il en apparté. Avis aux candidats ?
Grand supporter de Saint-Étienne
Quand Arthur, son fils, a foulé les deux terrains du club à six ans, Pascal Robbe a remis la main à la patte. « Il y a trois ans, Arthur a arrêté mais j’ai continué. J’en avais un peu marre d’entraîner. » De fil en aiguille, le soignant devient vice-président.
Avec toujours la sympathie qui le caractérise. Six ans auparavant, le club avait acheté une sono. « Sur certains matchs des U11 et U13, je faisais entrer les équipes avec la musique de la ligue des Champions, puis ils entonnaient la marseillaise. Et j’annonçais la composition des équipes. » rembobine-t-il.
Unique en France ?
Ces actions ont amené Pascal Robbe à voir encore plus grand. Et en mars 2018, il devenait la mascotte officielle du club. Surement un cas unique en France dans un club de district. Ce doubiste veut toujours amuser la galerie. Joyeux et jovial, le grand supporter de Saint-Étienne a connu de graves soucis de santé. Qui l’ont forgé et appris à relativiser. « En 2011, j’ai eu un anévrisme juste avant la rupture. J’ai failli y passer. »
Avant de connaître une année 2020 pourrie. Tour à tour, Pascal Robbe a contracté le coronavirus au début de la pandémie qui lui a valu 36 jours d’arrêt de travail – mais un masque offert par Roland Romeyer, le président de Saint-Étienne – puis un infarctus en mai. Avant d’enchaîner par une rupture du tendon d’Achille en septembre pour ramasser des ballons tombés dans les marais.
De belles actions menées
Dorénavant, Odoobix croque la vie à pleine dent. Il a notamment récolté près de 1 150 € pour les soignants durant le premier confinement ou soutenu les commerces de Labergement avec le père Noël en appelant à consommer local. Le football reste son dada et le club du FC Lac Remoray Vaux, son oxygène. Lui qui a crée un kop au club qui l’a prénommé les « Baloo Boys », clin d’œil à un joueur senior, atteint de la mucoviscidose.
Il y a deux ans, avec le kop, ils avaient même crée un tifo et sont déjà venus à une rencontre en tracteur. Pascal Robbe organise aussi les Mont d’Or, une sorte de ballon d’or au FC Lac Remoray Vaux. « Les trois équipes séniors et l’équipe féminine vote pour le Mont d’or d’or, d’argent et de bronze. Le trophée est une boîte de fromages où ma femme y apporte quelque chose. J’essaie de décerner des prix humoristiques comme le scud d’or. Une des féminines avait tiré son pénalty dans l’arbre » s’esclaffe-t-il.
Djibril Cissé au FC Lac Remoray Vaux
Ce club – très dynamique – organise tous les ans un concours de belote, de pétanque et un loto. « On essaie toujours d’y apporter des nouveautés. C’est un des clubs , qui a le plus progressé dans le Doubs. » Ils n’hésitent pas à jouer des tours à leurs supporters lors du premier avril. Les dirigeants avaient notamment annoncé la signature de Djibril Cissé. Lors d’une demi-finale de coupe U18 où son club participait, il était venu faire le show.
« Je m’étais dit, ils vont s’en foutre comme de l’an 40. Et pourtant non. Huit mois après, j’avais croisé un des adversaires lors d’un anniversaire. Et il m’ avait dit : dans notre village, on en parle encore de votre histoire.» Pascal Robbe a toujours vu mettre une bonne ambiance et détendre l’atmosphère avant et pendant les rencontres car « parfois, c’est chaud le district. Il y a des tacles au niveau des oreilles » sourit-il.
Maintenant, les JO 2024 ?
Le football et les animations commencent à lui manquer. « Ça fait chier. Je commence un peu à déprimer. Je peux même plus me rendre à Geoffroy-Guichard ou au Bonal Stadium (Sochaux). » D’ailleurs, Odoobix s’était démené pour emmener les jeunes du club à une rencontre à Sochaux et Dijon pour participer au challenge Orange.
Passé dans le magazine So Foot, la vie de Pascal Robbe a quelque peu changé. Véritable star locale, la mascotte est restée naturelle et sympathique. Elle espère maintenant sortir de son placard son déguisement pour la fin de saison et faire les JO 2024, « avec les filles du club déguisées en pom-pom girl. » Telle est la vie de Pascal Robbe, alias Odoobix.
Article réalisé par Matthieu Naizet de FootAmateur