Publié le 27/02/2018

Qui a dit que les entraînements collectifs n’étaient réservés qu’aux footballeurs ? Les Arbitres ont, eux aussi, le droit à ce privilège grâce, notamment, à la mise en place de centres d’entrainement sur le territoire régional. Responsables sur les structures de Besançon et de Dijon, Julien AUBE et Théo RAFFESTIN nous présentent le fonctionnement.

Pouvez-vous nous présenter vos centres d’entrainement ?

Julien AUBE : « Le centre de Besançon existe depuis de nombreuses années. Quand j’ai commencé à venir m’entrainer, il y a une dizaine d’année, il manquait de structure, d’organisation. Mais au fil du temps, on a su le développer grâce à la mise en place d’entrainements spécifiques et au soutien de l’AFAF qui nous a permis d’acheter du matériel.

L’AFAF nous a également apporté une grande aide en terme de communication. A mes débuts, nous n’étions que 3 voire 4 arbitres à fréquenter ce centre. Aujourd’hui, nous avons plus de 25 arbitres inscrits, entre 10 et 15 présents par séance, âgés de 13 à 60 ans et de niveaux variés (fédéral, régional et départemental).

Même si deux personnes viennent m’épauler de temps en temps, il serait difficile pour moi d’assurer des séances avec un plus grand nombre de participants. La réalisation des séances actuelles, leur mise en place et la logistique le Jour J demandent déjà un travail assez conséquent ».

Théo RAFFESTIN : « Le centre d’entrainement de Dijon existe depuis très longtemps. Pour vous dire, Clément Turpin était déjà présent aux séances étant jeune. Je n’ai donc pas vraiment idée de son année de création.

Sur Dijon, le centre a connu une belle progression et continue de croitre constamment. J’ai beaucoup démarché, communiqué afin de faire connaitre ce centre et inciter les arbitres à venir nous rejoindre. Actuellement, nous sommes entre 12 et 15 par entrainement et tous les niveaux sont représentés (JAD/ JAL, Senior Ligue / District et même un ancien AA Ligue 2). Avec une moyenne d’âge d’environ 22 ans, le groupe est assez jeune. Mais il n’y a pas de secret, c’est avec les plus expérimentés que tout le monde peut progresser. Le résultat est d’ailleurs là, puisque la progression de tous est assez flagrante ces derniers temps. Pour encadrer nos séances, je suis toujours accompagné d’Alexandre GROBER. Mickael ROCHE nous aide, quant à lui, à préparer les séances ».

Justement, comment s’organise vos séances ?

Julien AUBE : « Nous avons récemment franchi un cap dans l’organisation de nos séances, avec l’utilisation de l’application « SportEasy ». Elle permet notamment de préparer les ateliers d’entrainement, d’en informer notre base d’arbitres et de connaitre le nombre de participants aux échéances à venir. En fonction du nombre d’inscrits et du niveau de chacun, on peut adapter la séance prévue. A titre d’exemple, lorsqu’on fait une séance athlétique de « Puissance Maximale Aérobie » (PMA) 10/10 ou 30/30, on varie les distances de courses pour que tout le monde puisse travailler à son rythme.

Pour la mise en place de ces séances, nous disposons d’une piste d’athlétisme et d’un terrain en herbe au sein du complexe Léo Lagrange de Besançon. Pour que ce centre soit efficace, je propose deux séances par semaine. Le mardi est plutôt consacré à des ateliers athlétiques. Le jeudi, on se base plus sur la réactivité, la coordination et la vitesse. L’idée générale étant de proposer aux Arbitres des entrainements structurés, de leur montrer ce qui est appris au haut-niveau et de leur permettre de réaliser des séances qui ne peuvent pas faire seul ».

Théo RAFFESTIN : « Tous les trois mois Mickael, Alexandre et moi-même, nous réunissons pour programmer les séances des mois à venir. Ces séances sont établies selon des cycles de travail bien spécifiques.

Le mardi, nous proposons de l’intermittent, des distances (6×600 m ou 3×300 3×400 3×300) ou du fractionné selon les niveaux établis en fonction des VMA. Le Jeudi, on est plutôt sur des ateliers de vivacité en 30/30, des 20/30/40 m par répétition pour la vitesse, ou du renforcement musculaire dans les gradins et sur herbe. Nous faisons aussi des jeux par équipe de vivacité pour ne pas rentrer dans une routine. Le plus difficile est de varier les exercices pour contenter tout le monde et leur donner l’envie de revenir la fois d’après.

Pour les arbitres observés le weekend suivant, nous essayons également d’adapter les séances afin que la préparation de ces derniers soit meilleure.

Pour connaitre le taux de participation, nous avons un groupe privé sur Facebook : « centre d’entrainement arbitrage Dijon ». Je publie, la veille d’un entrainement, un message pour les informer du programme et de l’heure de rendez-vous.  Chacun commente pour indiquer sa présence ».

Quel retour avez-vous de vos participants ?

Julien AUBE : « Nos arbitres sont extrêmement contents d’avoir ce type de prestations. Pour eux comme pour moi, c’est une chance de pouvoir se retrouver tous ensemble. Car au-delà de cet aspect entrainement, ce centre offre un esprit de camaraderie, permet de discuter de nos matchs. C’est un vrai lien social que nous créons ».

Théo RAFFESTIN : « Les participants donnent leur avis sur les séances que l’on prépare. 95% du temps, ces avis sont plus que positifs. On essaie d’innover, de varier les séances pour que chacun puisse trouver satisfaction à tous les coups.

Ces rassemblements réguliers permettent aussi à ce groupe d’être plus solide, de créer des liens.  Le fait de travailler dans le dur et de s’aider les uns et les autres procurent forcement une certaine cohésion entre eux ».