Interview du sélectionneur national de Beach Soccer
Publié le 14/05/2021
Claude BARRABÉ (55 ans), actuel sélectionneur national de l’équipe française de Beach Soccer, était en visite en Bourgogne-Franche-Comté les 10 et 11 mai derniers. Le technicien réunionnais, ancien gardien de but professionnel passé par le PSG, Brest ou encore Montpellier, souhaite développer cette discipline dans les régions et faire progresser la sélection nationale !
LBFC : Pour commencer, pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Claude BARRABÉ : Après ma carrière de gardien de but professionnel, j’ai commencé à jouer avec la sélection nationale de Beach Soccer au début des années 2000 avec les frères CANTONA, Eric et Joël. J’ai continué le développement de cette discipline pour la Ligue de la Réunion, puis j’ai été sélectionneur de l’équipe national de Madagascar avec laquelle j’ai remporté la Coupe d’Afrique des Nations en 2015. Je suis entraîneur de la sélection française de Beach Soccer depuis 2020, avec tout un plan de développement DAP (Développement des Autres Pratiques), PPF (Plan de Performance Fédéral), la formation, les infrastructures, la communication et la promotion. On essaie vraiment de développer ce sport qui prend une place de plus en plus importante dans le paysage du football français. J’espère qu’on arrivera à rattraper notre retard sur le Futsal qui a de l’avance sur le Beach Soccer aujourd’hui.
LBFC : Quel sont les particularités du Beach Soccer ?
CB : C’est un sport noble qui véhicule des vertus d’abnégation, de courage et d’entraide. On fait des efforts ensemble. C’est également un sport très technique, rapide, aérien et spectaculaire ! On joue sur un terrain de 35 à 37 mètres de long, pour une largeur de 26 à 28 mètres. Comme il est pratiqué sur le sable, la dimension physique est aussi très importante. Les joueurs sont remplacés toutes les 2 minutes 30 environ pour des matchs de 3 fois 12 minutes. On le pratique pieds nus, sur le sable, ce qui rend le Beach Soccer accessible à tous, garçons comme filles !
LBFC : Quel est le niveau de la sélection nationale française aujourd’hui ?
CB : Depuis les années 2005, où nous sommes Champions du Monde au Brésil, et 2008, durant laquelle la France à organiser la Coupe du Monde, la France végète entre la 22ème et la 24ème place au classement mondial sur 106 nations. On a du retard sur les grandes nations du Beach comme le Portugal, le Brésil, la Russie, l’Italie ou l’Espagne, mais la Fédération Française de Football a la volonté de remonter au classement et d’avoir une équipe nationale performante. Pour cela, il faut travailler avec les Ligues et s’appuyer sur elles pour développer la pratique.
BFC : Quels sont les objectifs de la sélection nationale française ?
CB : A court terme, mi-juin, c’est la finale du championnat d’Europe à Nazaré (Portugal). Il y aura 2 poules de 6 et il faudra terminer dans les 4 premiers pour se qualifier pour la super finale fin septembre au Portugal aussi. Ensuite, le 20 juin, nous irons en Sardaigne (Italie) pour essayer de se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde. Ce sera difficile mais rien n’est impossible ! Il y a 4 équipes européennes qui peuvent se qualifier parmi lesquelles les grandes nations comme le Portugal, l’Italie et l’Espagne, mais aussi l’Ukraine et la Biélorussie (la Russie qui organise la compétition du 19 au 29 août est déjà qualifiée). On va jouer notre chance à fond. L’avantage que j’ai par rapport à l’année dernière c’est que j’ai récupéré de très bons joueurs de Beach Soccer issus des championnats de football National 2 et 3 qui ont été arrêtés. J’ai une équipe assez compétitive. On va essayer de titiller les plus grandes nations et réduire l’écart de niveau avec elles.
LBFC : Quel est l’état du Beach Soccer français aujourd’hui ?
CB : Il y a des Ligues qui travaillent très bien et d’autres qui veulent vraiment développer ce sport, notamment la Ligue Bourgogne-Franche-Comté. J’espère que d’ici quelques années il y aura ici l’émergence d’une ou plusieurs équipes pour participer au championnat de France. On souhaite aussi développer la pratique féminine et chez les jeunes. On détectera peut-être ici les futurs joueurs de l’équipe nationale !
LBFC : Quel est l’objectif de votre venue en Bourgogne-Franche-Comté ?
CB : Déjà, c’est une très belle région que j’apprécie ! C’est important de venir rencontrer le Président Daniel FONTENIAUD et les élus de la Ligue afin de leur présenter le plan de développement de la FFF pour le décliner après au niveau régional avec Sébastien IMBERT (DTR) et son équipe. L’objectif est de développer la pratique du Beach Soccer en Bourgogne-Franche-Comté, dans les 7 Districts. Ensuite, nous pourrons développer la performance, former les éducateurs pour les clubs et développer les infrastructures pour que demain, la Ligue dispose d’un terrain couvert sur son nouveau site des Poussots à Dijon. L’idéal pour moi, ce serait d’avoir un terrain de Beach Soccer dans chaque District !
LBFC : Quel message souhaitez-vous adresser aux licencié(e)s, jeunes et moins jeunes ?
CB : C’est important de dire que « le Beach Soccer n’est pas un sport de plage mais un sport de sable » ! C’est une citation d’Eric Cantona. Certains peuvent penser que le Beach Soccer se joue au bord de la mer… Non ! Il faut que le Beach Soccer sorte du cliché « maillot de bain, plage, vacances » ! Cette discipline se joue là où il y a du sable et je sais qu’ici dans les régions, il y a des lacs artificiels avec des bancs de sable. Pendant la période estivale, les jeunes peuvent donc pratiquer ce sport qui est ouvert à tous ! L’objectif des jeunes est souvent de devenir joueur professionnel de football, mais il y a des échecs… et il n’y a pas que le football à 11 contre 11 sur herbe. Les nouvelles pratiques comme le Futsal où le Beach Soccer peuvent être des alternatives intéressantes !