Interview : Florian BECHON (DTN, DAP) à l’Astragale
La Ligue Bourgogne-Franche-Comté de Football a eu le plaisir de recevoir la visite de Florian BECHON, chef de projet à la DTN (développement du football en milieu scolaire & développement de l’animation des pratiques). Il était présent à l’Astragale lors d’un rassemblement de l’Equipe Technique Régionale.
Ligue de Bourgogne-Franche-Comté de Football : Florian BECHON, quel est votre rôle au sein de la FFF ?
Florian BECHON : Je suis chef de projet à la DTN en charge du développement du football en milieu scolaire. En parallèle de cette mission principale, j’ai aussi en charge l’accompagnement des Ligues sur le développement de l’animation des pratiques (DAP). La ligue de Bourgogne-Franche-Comté fait partie des quatre Ligues que j’accompagne.
LBFC : Quel est l’objet de votre venue à Dijon au siège de notre Ligue ?
FB : Ma visite entre justement dans le cadre de l’accompagnement des Ligues au niveau du DAP qui se décompose en quatre temps : trois temps en visioconférence avec les Techniciens régionaux et départementaux DAP, et un autre en présentiel qui se déroule aujourd’hui ! C’est une journée qui nous permet de baliser et de balayer l’ensemble des thématiques du DAP. Nous nous appuyons notamment sur ce qu’on appelle les « schémas départementaux » dans lesquels on retrouve 8 thématiques qui sont les bases de toutes les actions qu’on aimerait que la Ligue et les Districts mettent en place pour déployer la politique technique fédérale.
LBFC : Sur la partie DAP, quelles sont les priorités fédérales ?
FB : Il y a deux angles d’attaque aujourd’hui en Bourgogne-Franche-Comté. Premièrement, un travail sur la formation avec le déploiement de nouvelles capsules comprenant le Futsal, le Beach-soccer et les nouvelles pratiques que Pierre-Etienne DEMILLIER (CTR DAP) est en train d’animer. Et puis Clara SIDOBRE (CTR DAP) va faire un point sur la modélisation des pratiques, c’est-à-dire quelles pratiques nous proposons tout au long d’une saison pour différentes catégories et faire un point notamment sur les aspects du Programme Educatif Fédéral et également quelques actions complémentaires sur le DAP… Ensuite, c’est une journée qui est particulière puisqu’il y a la finale régionale du Festival U13 ce week-end avec la présence de Conseillers Techniques DAP et PPF. L’enjeu pour la Fédération et la DTN est de relier et rapprocher de manière plus forte le DAP et le PPF pour que tout le monde travaille ensemble. Les U13 sont une catégorie charnière avec le début des détections ou l’intégration de certains joueurs dans des clubs professionnels ou au Pôle Espoirs. En même temps, une masse de joueurs arrivent, ou jouent depuis quelques années, et rentre totalement dans le DAP. Nous sommes donc à la croisée des chemins entre le DAP et le PPF. C’est pour cela que cette journée est très importante.
LBFC : Et concernant la partie football en le milieu scolaire ?
FB : C’est une partie très spécifique. Aujourd’hui, au niveau de la FFF, il y a trois opérations phares coordonnées avec la Ligue par Clara. Nous avons le dossier du Football à l’Ecole qui est prioritaire sur le développement du football dans les écoles primaires. La 2ème opération qui vient d’apparaître cette saison, en partenariat avec la FIFA, s’appelle « Football for Schools » qui est uniquement dédiée aux collèges. Enfin, une 3ème opération qui s’appelle « La Quinzaine du foot », est orientée sur les lycées. Cela permet de toucher les élèves à tous les niveaux dans les établissements scolaires et de faire pratiquer ou initier les filles et les garçons qui, en fonction de leur lieu d’habitation, n’ont pas la possibilité d’avoir un club de foot. Les établissements scolaires restent les lieux où l’on peut découvrir des activités au même titre que l’on apprend à lire, à écrire ou à compter. Ce sont des lieux de vie et d’éducation qui nous permettent de réimplanter le football.
LBFC : Vous cherchez donc vraiment à créer un trait d’union entre le DAP et le football en milieu scolaire ?
FB : Exactement ! Aujourd’hui, on a plusieurs traits d’union. D’abord, on souhaite changer l’image traditionnelle du football par l’intermédiaire des nouvelles pratiques pour montrer aux enseignants que le foot ce n’est pas uniquement ce que l’on voit ou entend à la télévision. C’est aussi d’autres footballs qui peuvent permettre d’apporter certaines connaissances aux élèves, que se soient des compétences motrices ou éducatives. Il y a également ce trait d’union entre les établissements scolaires et les clubs que l’on souhaite développer. On souhaite que les clubs, entités centrales qui font vivre notre football sur tous les territoires, se rapprochent des établissements scolaires puisque tous nos licenciés et futurs licenciés sont scolarisés. C’est un vivier qui peut permettre de consolider les effectifs des clubs. Nous avons la Coupe du Monde féminine cet été, mais surtout il y a les Jeux Olympiques qui arrivent l’année prochaine. On doit être très vigilants car c’est à la fois une opportunité et une menace. Les Jeux Olympiques et Paralympiques mettent les projecteurs sur toutes les activités et ça nous permet de mettre en avant nos équipes de France féminine, cécifoot et masculine (espoirs). En revanche, comme tous les sports qui sont mis en lumière, cela déclenche une déperdition puisque les enfants veulent essayer de nouvelles activités vues à la télévision aux JO.
LBFC : Comment faire pour profiter des opportunités et éviter les menaces ?
FB : Au niveau du football, c’est à nous d’être présents en milieu scolaire et d’animer ce côté olympisme dans nos clubs car il y a une vague olympique qui va arriver dès le mois de septembre et qui va emmener tout le monde ! Nous ne pourrons pas l’éviter car les JO se déroulent en France en 2024. C’est un événement exceptionnel et il faut montrer que le football se conjugue avec Olympisme, grâce à nos équipes de France féminine, Espoirs masculine et cécifoot.
LBFC : A l’occasion des JO, il y a une volonté de traiter le football à 11, le plus populaire, d’égal à égal avec le cécifoot ou le foot féminin ?
FB : Effectivement, si tout se passe bien, nous pourrons uniquement avoir 3 médailles pour le foot. Dans d’autres disciplines comme la gymnastique ou l’athlétisme, il y a beaucoup plus d’épreuves, donc beaucoup plus de médailles potentielles. Ce serait l’occasion pour nous de mettre d’égal à égal l’olympique et le paralympique avec nos équipes de France. A côté de ça, sur la partie évènementielle et des activités, je pense que les JO sont l’occasion de montrer à nos clubs, villes, mairies et établissements scolaires, ces nouvelles pratiques. Aujourd’hui, nous avons un temps d’avance sur d’autres Fédérations sportives sur ces propositions de nouvelles pratiques. Nous allons commencer à attirer de nouveaux publics pour maintenir nos 2 200 000 licenciés. Il faut revoir notre vision du foot, parfois trop centrée sur le foot à 11… c’est aussi d’autres pratiques que se soit pour le bien-être, la santé et aussi pour développer d’autres compétences.
Ligue de Bourgogne Franche-Comté : Pour anticiper, quelles sont nos chances de médailles lors de ces Jeux Olympiques et Paralympiques ?
FB : Je pense qu’il y a de vraies chances de médailles pour nos trois équipes, notamment pour les féminines et le cécifoot. Il reste un point d’interrogation sur les Espoirs masculins sur la mise à disposition des joueurs de moins de 23 ans avec la dérogation de 3 joueurs de plus de 23 ans, d’où le cas de Kylian MBAPPÉ. Les JO ont lieu en été, période qui correspond au début des championnats. La participation aux Jeux peut donc s’inclure dans un programme de préparation technique et sportive. Ce serait gagnant-gagnant et tout le monde pourrait s’y retrouver ! Je pense qu’en France, on a vraiment des choses à faire valoir sur ces trois équipes-là. Ce serait beau d’avoir nos trois équipes sur les podiums, ça mettrait un beau coup de projecteur sur nos pratiques !